« Malédiction, malédictions, Sortilèges, imprécations : Paroles de sang, mots de plombs. »
Il y avait eu malédiction et l'on ne savait pas pourquoi, pour qui ni de quelle façon. Mais ce qui demeurait certain, c'est que le malheur était là. Il y avait, dans ce royaume où n'existaient ni roi ni lois, un pauvre vieux qui venait de perdre sa femme. Et ce pauvre homme avait perdu, avec sa femme, son courage, sa bonne humeur et le dernier grain de cervelle qui lui restait.
Il avait eu trois beaux garçons, ils étaient partis à la guerre depuis six ans et ne rentreraient au plus tôt qu'au bout de sept.
Il ne lui restait que ses filles : quatre filles à marier, mais qui ne l'étaient pas encore et qui tous les jours demandaient ce qu'il y aurait à manger, en sachent qu'il n'y aurait rien.
Il passait ses jours à chercher ce qu'il pourrait leur rapporter et ne trouvait pas grand chose.
Un jour, un jour d'hiver sans pain, il vit tout à coup devant lui un champ recouvert de choux bleus. De ces choux qu'on met dans la soupe et qui sont tendres et craquants. Ils lui parurent si nombreux que c'était comme un océan. Mais ce qui l'étonna le plus ce fut de n'avoir jamais vu un tel champ, à cet endroit-là, auparavant.
Sans chercher à en savoir plus, il se jeta sur cette aubaine. Il voulu arracher ces choux pour les emporter au plus vite.
Il ne put en tirer un seul. Ces choux étaient comme attachés à la terre de ce champ étrange. Comme reliés par des fils. Le pauvre homme fut envahi d'une colère désespérée. Il se mit à frapper les choux, à coups de pied, à coup de poing.
Il entendit un grondement, et vit, tout à coup, se lever au-dessus de lui et du champ un rocher, une énorme pierre. Ce n'était ni champ ni pierre ! C'était la tête d'un géant et le champ était sa poitrine sur laquelle tombait sa barbe bleue comme le sont les choux.
Le pauvre homme voulut s'enfuir mais le géant l'avait saisi de deux de ses énormes doigts. Il l'approcha de son visage et l'interrogea doucement :
Que faisait-il dans cette barbe ? Pourquoi l'avait-il dérangé ?
Le pauvre homme raconta tout : son malheur, sa misère, ses quatre filles à marier, à nourrir et à habiller.
-Donne m'en une et tu n'auras plus jamais faim. Sinon, puisque tu me déranges, je t'écrase comme une mouche !
L'homme n'hésita pas beaucoup. La peur, la misère, la bêtise, l'urgence de sa décision ne l'aidaient pas à réfléchir. Il accepta.
Lorsque le rendez-vous fut pris, il retourna vite chez lui, tranquillisé et presque heureux de s'être débarrassé du danger, et aussi de sa fille aînée.
Sans se faire entendre des autres, il vint raconter à sa fille qu'un prince était amoureux d'elle, qu'elle devait aller le voir près de son château au plus vite, pour s'entendre et pour l'épouser.
La fille ne discuta pas. L'occasion était trop belle de quitter un père si pauvre pour trouver un époux puissant. Elle le pressa de partir.
Sur leur chemin, en traversant une rivière, ils croisèrent des lavandières qui lavaient de fines chemises qu'elles mettaient dans des paniers. La plus vieille des lavandières s'adressa à la jeune fille :
-Aide-moi à porter ce linge !
L'autre ne la regarda pas. Elle n'allait pas compromettre un mariage aussi alléchant pour aider de si pauvres gens !
Lorsqu'ils arrivèrent au champ, ils trouvèrent un pont-levis, devant le pont, une bourse remplie d'argent et derrière, une grande porte qui s'entrouvrit.
Le pauvre homme poussa sa fille à l'intérieur malgré la terreur qu'elle avait, il la poussa et la porte se referma.
Il attendit mais il n'entendit pas de bruit. Cela lui parut suffisant pour penser que tout allait bien. Il prit la bourse et puis s'en retourna chez lui tout content de sa bonne affaire.
Ainsi disparu son aînée et personne ne sut comment, exceptés lui et le géant. Il ne chercha pas à savoir ce qu'elle avait pu devenir. Il s'en préoccupa le jour où il trouva sa bourse vide.
Alors il retourna au champ. La barbe bleue ondoyait sous le ciel d'hiver. Très, très respectueusement, il tira sur l'une des boucles qui avait la forme d'un chou.
Et, comme la première fois, le géant bleu se redressa. La vieux était terrorisé. Il hésitait à demander des nouvelles de sa fille aînée mais ce qu'il désirait surtout, c'était de demander de l'argent.
Il n'eut pas besoin de le faire. C'est le géant qui demanda :
-Donne-moi ta seconde fille si tu veux gagner de l'argent et si tu veux sauver ta vie !
Le vieux ne demandait rien d'autre. Il ne posa pas de question. Il refit ce qu'il avait fait.
Et ainsi que sa sour aînée, la seconde fut trop heureuse de croire échapper au malheur.
Elle partit avec son père, n'écouta pas la lavandière, s'enfonça derrière la porte et fut le père put emporter de cette affaire le salaire.
L'argent mal acquis s'évapore sans qu'on puisse savoir comment s'en passer.
Une troisième fois, le père se dirigea vers le champ bleu. Et comme les fois précédentes les choses se firent au mieux.
Ce fut le tour de la dernière. De la plus jeune, l'innocente, celle qui voulait demeurer à la maison pour veiller sur son père qui restait seul puisque les autres étaient parties.
Il fallut tout lui expliquer : l'histoire des sours aînées et du géant, du choix qu'il lui avait laissé : une fille ou être tué.
Elle accepta de se livrer, mais emmena sur son épaule un corbeau et une colombe pour envoyer des nouvelles : nouvelles blanches et joyeuses, nouvelles noires et dangereuses.
Ils rencontrèrent en route les lavandières.
La plus vieille lui demanda de l'aider à porter le linge. Elle vint l'aider aussitôt.
Alors la vieille lui donna trois petits mouchoirs colorés, le premier blanc, le second rouge, l'autre bleu :
-Prends-les pour le jour de tes noces, c'est chemise, robe et manteau. Et tu ne les enlèveras que si ton mari, lui aussi se dévêt d'habits comparables.
La lavandière retourna à ses chemises au lavoir et la fille vers son chemin.
Ils arrivèrent à la porte. Le père emporta son argent. Et la fille et ses deux oiseaux s'enfoncèrent dans le château.
Elle entre dans le château, la jeune courageuse et elle est toute émerveillée.
C'est un magnifique palais, tout éclairé, tout illuminé et si bien fait, si bien agencé que c'est comme si elle avait toujours vécu dans ce palais.
Elle traverse les salons, les salles, les appartements. Elle y voit, elle y reconnaît ce qu'elle a deviné y voir, excepté que tout y est bleu.
La jeune fille arrive jusqu'à la salle à manger, où le repas est préparé avec tout ce qu'elle préfère.
Le géant est là, tout à coup, et l'invite. Ils se mettent alors à table. Il est ainsi que son père lui a dit pendant leur voyage : sa peau, sa barbe, ses cheveux sont bleus, bleu pâle comme la colère, comme sont les choux d'hiver.
Et pourtant, il paraît moins grand, moins grand qu'une grande pierre et un champ. Mais une terrible tristesse peut se lire sur son visage, une lourde tristesse bleue.
Quand ils ont fini de manger, il l'emmène jusqu'à sa chambre puis se retire sans rien dire.
Le lendemain, au petit jour, il se tient prêt pour la conduire, pour lui montrer ce qu'il possède.
Il dit :
-Tout vous appartient. Prenez tout ce que vous voudrez .
Mais elle regarde et se tait, admire mais n'ose rien dire et c'est lui qui doit deviner ce qu'elle voudrait demander.
Les journées s 'écoulent ainsi à se découvrir l'un à l'autre, à se taire et à s'écouter, à se dévoiler sans rien dire.
De lui, elle n'avait plus peur, ni de son aspect étonnant. Mais lui, plus le temps avançait et plus il paraissait inquiet. C'était comme s'il avait craint qu'un bruit ou bien qu'un mouvement puisse briser une espérance qu'elle ignorait.
Elle lui avait demandé des nouvelles de ses trois sours.
Il n'en avait pas inventé, il avait dit : Elles sont mortes à cause de leur imprudence !
Il n'avait rien dit de plus.
Le soir, quand ils se séparaient, toutes les lampes s'éteignaient. Et il lui avait interdit d'allumer la moindre bougie avant l'aube du lendemain.
Il la rejoignait dans la nuit et la quittait avant le jour. Et si elle n'avait pas su qui il était et ce qu'il avait fait sans doute, elle l'aurait aimé beaucoup.
Presque une année s'était passée. Un matin, il vint la trouver, plus grave et plus triste que jamais :
-Je m'en vais partir en voyage et vous allez demeurer seule. Je vous laisse toutes mes clés, les cents clés de la maison. Tout ce qui s'y trouve est pour vous. Allez où vous le désirez. Excepté dans la chambre basse où je tiens ce qui m'appartient. Je vous prie de n'y point aller, sinon je ne réponds de rien.
Il lui dit tout ça dans un souffle et il s'en va et elle se retrouve seule.
Elle n'hésite pas très longtemps. Elle sait qu'il faut découvrir ce que cette maison cache.
Elle court à la chambre basse et avec la petite clé ouvre la malheureuse porte.
Une puanteur suffocante aussitôt la prend à la gorge.
Elle s'avance à l'intérieur. Elle perçoit, dans le silence, le bruit sourd, le bruit lent et bref de gouttes lourdes qui s'écrasent.
Il y a, dans cette noirceur, une lumière rougeoyante qui s'échappe d'un feu fumant. Et cette lueur menaçante dévoile les ombres brunâtres qui sont suspendues au plafond.
Après un instant, elle comprend l'horrible secret du géant : ces ombres, ces bruits, cette odeur, ce sont le sang, la chair, les membres et les dépouilles des épouses qui l'ont précédée dans ce lieu et celles de ses sours aînées assassinées et découpées.
Elle devine presque tout de ce qui était arrivé : elles étaient venues ici poussées par la curiosité. Elles avaient été trahies par un secret, une magie. Le géant ainsi averti les avait aussitôt tuées.
Elles avaient laissé tomber cette clé qui était magique. Et cette clé avait parlé pour avertir le meurtrier.
La jeune fille cette fois, ne laisse pas tomber la clé.
Parmi toute la boucherie, elle reconnaît ses trois sours, leurs têtes, leurs troncs, leurs membres.
Avec tendresse, elle rassemble les morceaux. Et leurs corps se reconstituent. Et comme par magie respirent, mais cependant restent endormis.
Tandis qu'elle est à sa besogne, elle remarque tout à coup une autre porte dans la pièce. Une toute petite porte.
La curiosité la prend. Elle veut savoir ce qu'il y a derrière cette petite porte. Elle l'ouvre et découvre un escalier. Elle descend.
Elle arrive dans une grotte. Une caverne gigantesque, grande comme le monde entier, avec une voûte aussi vaste qu'un ciel d'une nuit étoilée.
Et sous ce ciel se déploie un paysage merveilleux, fait de collines, de rivières, de montagnes, champ et rocher.
Mais lorsque la lune apparaît et illumine la caverne, elle comprend ce qu'elle voit : ce n'était pas un paysage, mais le corps endormi d'un homme.
Et sous la lumière lunaire, elle reconnaît le géant qui dort presque paisiblement.
Dans le milieu de sa poitrine, aussi vaste qu'une vallée, s'écoule une rivière blanche.
Et sur les bords, des lavandières lavent du linge souillé, des chemises tachées de sang.
Et chaque fois qu'une chemise est nettoyée, le géant soupire et sanglote.
Et ses plaintes sont si touchantes que la jeune fille en oublie de tenir la clé, et la lâche.
Dès lors qu'elle n'est plus tenue, dès lors qu'elle est abandonnée, la clé enfle, se tord et crie, elle crie et elle avertit :
-Cette femme a désobéi ! Cette femme a désobéi !
Alors les lavandières fuient, la rivière cesse de couler et la vallée, sur la poitrine du géant redevient une plaie béante.
Alors le géant se réveille, reprend sa forme tourmentée. Sa barbe et sa peau redeviennent bleu pâle comme la colère, comme le sont les choux en hiver.
Il s'adresse à la jeune fille :
-Tu n'as pas su garder la clé. Cette maudite clé de fée qui veille à me tenir maudit. Par ta faute, je redeviens celui qui ne fait que le mal, celui qui sépare et qui tue, celui qui ne peut s'empêcher de tuer tant sa peur est grande et qui va te tuer aussi.
Il saisit aussitôt sa hache et il se met à l'aiguiser, tout en grinçant entre ses dents qui excitent sa meule :
-Guise, guise, ma meule ! Guise ma belle lame grise ! Crisse, crisse pour la promise ! Guise, guise, je l'ai surprise entrain de me désobéir ! Guise ma belle lame grise ! Je m'en vais lui trancher le cou !
Elle lui dit :
-Ecoutez-moi ! Puisque vous allez me tuer, accordez-moi une faveur ! Je voudrais avant de mourir devenir vraiment votre femme. Je voudrais que vous m'épousiez avant que de m'avoir tuée. Et je veux, pour cet instant-là, ma parure de mariée. Laissez-moi aller m'habiller.
Le géant ne lui répond pas, mais tout en aiguisant sa hache, il lui fait signe d'y aller.
Elle s'enfuit hors de la grotte. Grimpe vite les escaliers. Retrouve ses sours éveillées. Leur raconte rapidement ce qu'il faut faire :
Grimper jusqu'en haut de la tour. Ouvrir la cage du corbeau, qu'il s'envole et avertisse leurs frères revenus de guerre. Veiller, veiller et regarder, puis prévenir quand ils arrivent.
Les trois sours montent à la tour et font s'envoler le corbeau. La jeune fille est dans sa chambre. Elle déploie les trois mouchoirs qu'avait donnés la lavandière.
Alors elle se déshabille et prend le premier mouchoir blanc. Elle le met sur sa poitrine. Cela lui fait une chemise.
Mais en bas le monstre s'affaire :
-Guise, guise, ma meule ! Guise ma belle lame grise ! Crisse, crisse pour la promise ! Guise, guise, je l'ai surprise entrain de me désobéir ! Guise ma belle lame grise ! Je m'en vais lui trancher le cou !
Et tout à coup il s'impatiente :
-Votre parure est mise ?
Et la jeune fille répond :
Je ne trouve pas ma chemise.
Puis elle s'adresse à ses sours :
-Ne voyez-vous donc rien venir ?
Et les trois sours de lui répondre :
-Nous ne voyons que la pâleur de l'aube qui va arriver et rien, et rien sur le chemin.
Mais elle, elle cherche le mouchoir, le second petit mouchoir rouge. Elle le déplie sur son corps et cela lui fait une rober. Et Le géant crie à nouveau :
-Guise, guise, ma meule ! Guise ma belle lame grise ! Crisse, crisse pour la promise ! Guise, guise, je l'ai surprise entrain de me désobéir ! Guise ma belle lame grise ! Je m'en vais lui trancher le cou !
Et de crier plus fort encore : Cette chemise est-elle mise ?
Elle répond :
Elle est bien mise, mais je cherche maintenant ma robe !
Puis elle s'adresse à ses sours :
-Ne voyez-vous donc rien venir ?
Et les trois sours de lui répondre :
-Nous voyons venir le soleil qui illumine l'horizon mais rien, mais rien sur le chemin.
Elle prend le dernier mouchoir, le mouchoir bleu, et le pose sur ses épaules et cela lui fait un manteau. Un manteau bleu comme la barbe du géant.
Le monstre hurle comme un fou :
-Guise, guise, ma meule ! Guise ma belle lame grise ! Crisse, crisse pour la promise ! Guise, guise, je l'ai surprise entrain de me désobéir ! Guise ma belle lame grise ! Je m'en vais lui trancher le cou ! Cette robe est-elle enfin mise ?
-Elle est bien mise. Je ne trouve pas le manteau !
Puis elle s'adresse à ses sours :
-Ne voyez-vous donc rien venir ?
Et les trois sours de lui répondre :
-Nous ne voyons que le matin et le jour triste qui s'annonce. Et puis aussi trois cavaliers dans le lointain !
Mais il est sans doute trop tard, car voici le géant qui monte pour la chercher.
Alors, elle doit se résoudre à descendre le retrouver.
Et lui, quand il la voit venir, habillée de ses trois mouchoirs, il reste tout désemparé tant cette parure est parfaite.
Il ordonne :
-Quitte ce manteau !
Et elle, sans savoir pourquoi, elle répond :
-Quitte donc un manteau semblable !!
Ces mots le mettent en colère, plus encore qu'il ne s'y trouvait, mais il ne peut lui refuser ce qu'elle vient de demander.
De ses deux mains, il prend sa barbe bleue, bleu pâle comme la colère, comme le sont les choux d'hiver. Il l'arrache de son visage.
Et toute sa peau de géant, qui était bleue comme sa barbe, il l'arrache de tout son corps. Alors, elle ôte son manteau.
Mais sous cette peau de colère, que le géant venait de perdre, apparaît une croûte rouge comme la terre desséchée.
Il demande :
-Enlève ta robe !
Elle répond :
-Enlève une robe semblable !
Il arrache de sa poitrine les deux lèvres de sa blessure. Et toute la croûte de terre qui le recouvrait jusque là se craquelle et tombe en poussière. Alors, elle enlève sa robe.
Mais dessous la couche de terre, que le géant venait de perdre, apparaît une peau de pierre, comme un rocher blanc et pointu, un carcan de pierres aiguës.
Il lui demande dans un souffle :
-Ote maintenant ta chemise.
Elle répond :
-Ote une chemise semblable !
Le géant se met à trembler, à trembler de la tête aux pieds. A tant trembler qu'il fait trembler le château. Et tout à coup, le rocher casse, les pierres se fendent, enfin se brisent.
Alors l'homme sort de sa gangue, vieux et jeune tout à la fois, plein de force, mais épuisé, comme un nouveau-né dans les mains de celle qui le met au monde. Et elle, elle ôte sa chemise.
Les trois frères étaient arrivés. Ils avaient fait sauter la porte et couraient jusqu'à la caverne. Les trois sours les accompagnaient.
Ils y arrivèrent trop tard. La jeune fille avait vaincu le maléfice. Elle avait délivré le prince.
Il n'y avait plus qu'une reine et un roi, heureux d'êtres libres.
Il n'y avait plus que des mots doux, tendres et affectueux.
Plus rien de sinistre passé.
Plus rien de ce qu'on avait craint, plus rien de ce qu'on avait cru.
« Malédiction, malédictions, Sortilèges, imprécations : Paroles de sang, mots de plombs. »
Tout était parti, comme un rêve.