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Pour une nouvelle dynamique du couple masculin féminin

L'humanisation de l'archétype de la Grande Mère :

Quand on observe dans la mythologie les réactions de quelques déesses comme Déméter, Vénus, Héra on constate à quel point, elles peuvent être, quand celles-ci sont blessées (même si c'est dans leur orgueil et leur toute puissance) violentes, extrêmes, sans nuances et rendent l'image d'une féminité absolument irréfléchie : elles suivent leurs réactions émotives élémentaires.

Au niveau psychologique, les femmes doivent bien admettre que sans le frein imposé par la conscience elles feraient et font de même, car c'est la réaction instinctive. Ainsi la réaction totale et tout d'une pièce qui caractérise ces déesses est celle de chaque femme, car elle correspond à sa structure émotive et instinctive naturelle.

Mais ces aspects encore indifférenciés de la déesse concerne aussi l'anima chez l'homme.

Déméter est une figure double et variable : elle est la déesse de la fécondité, assiste les femmes en couches et préside à la croissance du grain de blé ; mais lorsqu'elle perd sa fille, Coré, elle devient une divinité de la vengeance et du malheur. Elle passe donc d'un aspect à l'autre, selon la qualité de sa relation à sa fille. (F.C.F. p.55)

Vénus, par jalousie, persécute Psyché : les gens voyant en elle une incarnation de Vénus, se sont mis à adorer la fille au lieu de la mère. Mais la déesse ne tolère pas l'existence de sa rivale humaine et agissant sous la poussée de ses affects et de ses émotions sans beaucoup de réflexion, elle suscite un beau désordre, avant de reconnaître que la seule issue serait de s'humaniser.

Ce thème, qui soulève l'action ambivalente des dieux dans l'inconscient collectif vis-à-vis de leur humanisation a son importance psychologique.

« Cette tendance à s'incarner, qui s'est fait jour dans les systèmes religieux de la fin de l'Empire romain, se révèle surtout dans le christianisme et s'exprime dans la tradition judéo-chrétienne sous la forme d'une figure divine paternelle ambivalente, de qui procède un fils qui est non pas un fils mythologique divin, mais un être humain ayant une réalité historique. L'incarnation de Dieu dans le Christ a été vécue comme une expérience religieuse collective de portée immense.

Mais, dans le cas de la déesse-mère antique, la tendance vers l'incarnation en une fille humaine n'a pas abouti. 

Ce qui signifie, au plan pratique que, l'image de la femme n'étant pas reconnue, la femme ne l'est pas non plus. Nulle part ce désir d'humanisation n'a été mené à son terme et ne s'est traduit sous forme d'événement religieux et culturel. Le culte même de la déesse-mère a tourné court et a été réprimé. S'il a réapparu plus tard dans la dévotion à la Vierge Marie, c'est accompagné d'importantes restrictions mentales et de précautions visant à purifier la déesse de son ombre. On accueillait à nouveau la déesse-mère, mais dans la mesure seulement où elle se soumettait à l'approbation de l'homme et se comportait « convenablement ». L'aspect d'ombre de la déesse-mère antique n'a pas encore fait sa réapparition dans notre civilisation, ce qui nous laisse sur une interrogation, car il est évident qu'avec elle un élément important est absent. » F.C.F. p.57)

Mais ces antiques déesses-mères, si elles haïssaient leurs propres incarnations humaines, en même temps pouvaient se montrer compatissantes : prenant alors dans leur giron tout ce qui était pauvre, estropié et malheureux, l'aimant et le soignant.

Ainsi une charité élémentaire et incontrôlée est aussi un de ses traits typiques, de même qu'un comportement sexuel débridé tel que celui de Baubo.

Fécondité et générosité infinies, charité sans restrictions, jalousie et vanité sans bornes sont donc différents aspects de l'énergie de l'archétype de la Grande Mère.

Les déesses-filles, telles qu'elles apparaissent dans la mythologie grecque, sont identiques à leurs mères « (tout comme le Fils est identique au Père). Néanmoins, elles sont habituellement un peu plu humaines ; elles sont capables, comme Psyché, de se sacrifier au lieu de suivre aveuglément leurs pulsions instinctives, de remplir leur mission et de se retenir de la vengeance, de la violence ou de la pitié irréfléchie. Elles sont moins primitives, moins chaotiques, plus réservées et plus stables, en un mot, plus différenciées dans leurs réactions.

Cette tendance progressive inhérente à la structure féminine apparaît dans l'inconscient collectif comme un effort pour susciter une nouvelle forme de féminité chez la femme, de même qu'un nouvel aspect de l'éros et de l'anima chez l'homme - ce qui correspond chez lui à un sentiment plus stable et plus nuancé. » (F.C.F. p.58)

3) La naissance de l'Enfant

Dans les contes de fées, il est fréquent que la naissance du héros ou de l'héroïne soit précédée d'une longue période de stérilité. La naissance intervient alors de façon surnaturelle.

« Transposé dans le domaine psychologique, cela signifie qu'une période d'activité particulièrement grande du conscient est très souvent préparée par une longue période de complète stérilité. Il est par exemple tout à fait normal qu'une personnalité créatrice, avant de produire quelque nouvelle ouvre d'art ou de découvrir une idée scientifique originale, passe par une période d'apathie, de dépression et d'attente où la vie lui paraît sans intérêt. Au cours de l'analyse de telles personnes, on constate (par exemple dans leurs rêves) que pendant ce temps l'énergie s'accumule dans l'inconscient, ce qui se traduit, au plan conscient, par ce sentiment de dépression et de vide.

Ces périodes de stérilité apparente montrent donc que quelque chose de spécifique est en gestation dans l'inconscient. » (F.C.F. p.59)

Dans le mythe biblique, nous retrouvons la stérilité des couples de la lignée du projet divin. L'amour de l'homme pour sa femme est appuyé Etc voir Lévy Valenci

 l'intervention de l'archétype (du complexe) oublié ; ici celui de la déesse mère

difficulté du féminin de surmonter sa blessure affective

Dans la rencontre des opposés (Roi-Reine) il y a harmonie de sentiment et d'attitude.

Au concret différence dans les comportements

« Il ne faut pas oublier qu'entre les sexes n'existe pas seulement une attirance instinctive, mais aussi une opposition authentique et qu'ils n'ont jamais cessé de se menacer l'un l'autre - les femmes essayant d'attirer les hommes dans leurs manières féminines, et vice versa. C'est la trame d'une tension nécessaire et tout à fait normale, l'altérité étant la cause même de l'attraction mutuelle des sexes. » (F. C. F.p.108)

Dans notre société, on peut observer que les femmes sont généralement concernées, plus que les hommes, par leurs voisins et les événements familiaux tels que mariages, naissances et décès et par les relations d'ordre personnel ; elles ont tendance à créer des liens avec ceux qui vivent autour d'elles, tandis que les hommes sont davantage portés à s'intéresser à ce qui se passe au-dehors pour se préparer à l'affronter. C'est ce qu'exprime .. au vingtième hexagramme du Yi King « La contemplation à travers la fente de la porte » est « avantageuse pour la persévérance d'une femme » , tandis que « pour un homme. un tel mode de contemplation subjectif et limité est naturellement mauvais ». Autrement dit, le fait de regarder les choses de près, de façon intime, est louable pour une femme, car c'est là son mode naturel de perception. L'homme, par contre, sera davantage porté à nourrir des intérêts plus abstraits et à envisager les choses sous un angle plus collectif. La Chine connaissait la même répartition des centres d'intérêt entre les sexes que notre culture.

Telle est donc la disposition qui semble naturelle et que notre tradition a encouragée, du moins jusqu'à notre époque. C'est pourquoi, pour se réaliser de façon équilibrée dans sa totalité, une femme doit développer son animus, ses qualités intellectuelles et « viriles », tandis que l'homme a besoin de développer son anima, ses qualités « féminines » et son éros ; il devra apprendre à tenir compte des relations individuelles et concrètes et à ne pas se perdre dans son monde rationnel et abstrait.

Le principe masculin et le principe féminin sont destinés à se compléter et à se féconder réciproquement. Un monde purement féminin tel qu'il est décrit au début de notre conte manquerait de largeur d'horizon. Sans le contact avec le principe masculin, il serait trop étroit et trop subjectif. .P.109

Caractéristiques du féminin et du masculin psychologiques

« la possession par l'animus », formule abstraite qui signifie que la femme qui a épousé une « tête », c'est-à-dire un esprit, est inaccessible, inapprochable sur le plan humain, car elle poursuit un dialogue incessant avec cet élément spirituel autonome.

Ce dialogue peut, à certains moments, être tout à fait positif et constituer un véritable et irremplaçable enseignement intérieur. Il n'est négatif que s'il « tourne en rond » et ne débouche pas sur la vie. Si l'on pouvait s'observer dans cet état de possession par l'animus, on constaterait, comme on le ferait pour quelqu'un d'autre, que l'on poursuit inlassablement une conversation intérieure, une réflexion, débattant de choses qu'on est dans l'impossibilité de confier à d'autres. P.181

L'animus et le courant incessant d'opinions et de raisonnements qu'il entraîne son merveilleusement bien représentés par cette image de la tête autonome.

Une possession par l'animus est naturellement particulièrement irritante pour l'homme ; il ne peut supporter la présence de ce processus intérieur chez une femme. On peut observer cela dans la vie courante, par exemple quand une fillette commence à penser par elle-même. Le père sent l'animus de sa fille grandir et, ayant abhorré le même processus chez sa mère, sa femme ou chez d'autres, il cherche à l'écraser. ce n'est pas de cette façon que l'on peut délivrer quelqu'un de la possession par l'animus.

COUPLE ET PARTICIPATION MYSTIQUE Silvia di Lorenzo

La virginité psychologique dont parle Esther Harding est l'aspect archétypique du féminin qui constitue une défense contre le risque de dépendance à l'homme et de participation mystique avec lui. La femme primitive, totalement inconsciente d'elle-même, tend constamment à entrer dans un état de participation mystique avec l'homme qui - en tant que partie essentielle de sa psyché - obtient ainsi d'elle un dévouement et une obéissance inconditionnels. Il faut une résistance à cette façon féminine de vivre l'Éros comme un état édénique d'identité avec l'autre, dans lequel toute distance est annulée et où la femme risque de perdre sa conscience d'elle-même et la capacité de se distinguer de l'autre en tant qu'individu indépendant. ...

 P.95

... Coré participe des deux natures et des deux existences : l'existence avec la mère a l'aspect de la vie gaie et lumineuse sur la terre l'existence avec l'homme a le caractère ténébreux de l'Hadès, la stérilité et la mort. La connexion entre les noces et la mort est ici clairement mise en évidence.

Pour le féminin archaïque, les noces prennent le caractère d'un assassinat, dans lequel l'épouse subit, d'une façon totalement passive, comme victime désignée, son destin de mort ...

La victoire de Déméter consiste à obtenir que sa fille, désormais épouse d'Hadès et reine des Enfers, lui soit rendue une partie de l'année. Ce qui signifie psychologiquement la sauvegarde de l'identité féminine, grâce au refus de vivre la vie matrimoniale dans sa totalité. II s'agit de la forme la plus archaïque d'adaptation défensive du féminin à un masculin hyperpuissant et violeur. L'angoisse mortelle est dominée en prenant ses distances et en retournant au monde des vivants, ce qui signifie la récupération de sa propre identité et de son propre monde en faisant une nette distinction, en se séparant du monde masculin.

...

L'homme a une distance naturelle par rapport à l'Éros : sa conscience, centrée sur le Logos, a sa propre vie d' « intérêts objectifs » qui le protège naturellement du risque de dépendance et d'assujettissement à la personne aimée.

La femme en revanche, de par sa nature même, est beaucoup plus exposée au danger de tomber dans un état de participation mystique avec l'être aimé parce qu'en elle la vie de la conscience est centrée sur l'Eros, qui unit et lie. Mais P.97 lorsque la participation mystique devient un état permanent et insoluble, elle est incompatible avec l'amour.

Comme le dit Jung, « le rapport [.] n'est possible qu'avec une certaine distance spirituelle. » En effet, s'il n'y a aucune distance, c'est-à-dire aucune distinction entre le Moi et le Toi, il ne peut y avoir aucune relation, ni échange : il ne peut y avoir relation ou échange lorsque les deux êtres sont devenus une seule chose. Une femme, qui faisait depuis longtemps partie d'un groupe féministe, me dit une fois que la majeure partie des femmes, au lieu de se mettre au centre de leur propre vie et de chercher une réalisation et un équilibre à la première personne, mettent au premier plan le couple, parlent toujours de l'équilibre du couple, sans se rendre compte que cela va à l'encontre de leur équilibre personnel, qu'elles n'existent plus en tant que personnes.

C'est la forme d'être représentée par Héra, la déesse du mariage. Héra et Zeus constituent le couple, dans lequel se réalise une forme totale de l'existence féminine, qui comprend la lumière et les ténèbres, le bien et le mal, les joies et les douleurs, et qui ne nie jamais que le mariage est une prémisse nécessaire, et ne permet jamais à la femme de découvrir son être entier en tant qu'individu. En effet, dans le cas de la femme dont je parle, son mariage était entré en crise quand elle avait commencé à se distinguer du couple en tant qu'individu, et à sentir que  le couple est formé de deux personnes, dont chacune a besoin de trouver sa propre réalisation et son propre équilibre. Ce n'est que par la suite, dans une autre relation amoureuse, plus libre, qu'elle redécouvrit la complémentarité de l'homme et de la femme, qu'elle avait perdue immédiatement après son mariage.

C'est du reste là un phénomène assez fréquent dans le développement de la conscience féminine : la femme d'aujourd'hui cherche un rapport de complémentarité avec l'homme, elle en pressent la possibilité ; mais lorsqu'elle arrive au mariage ou à la vie commune, elle tombe souvent dans la condition primitive de la participation mystique. Ce n'est qu'ultérieurement, à travers un douloureux processus de prise de conscience, qu'elle peut réaliser ce que Jung appelle « relation psychologique entre l'homme et la femme », conçue comme fécondité de la coniunctio oppositorum.

On peut remarquer ici un phénomène intéressant : cette femme ainsi que les autres présentes à la discussion ont souligné le fait que la complémentarité ne peut être récupérée que lorsqu'il y a de l'amour. Il semblait évident pour elles que l'amour présuppose toujours une distance, une distinction de l'un et de l'autre, alors que dans l'état d'identité il ne peut y avoir de véritable amour parce que l'individu n'a plus aucune signification. Nous découvrons ainsi le lien secret qui unit les deux aspects apparemment contradictoires et inconciliables du féminin, Aphrodite et Artémis (ou Athéna). Pour que l'Éros d'Aphrodite puisse aspirer à la dimension de l'amour comme relation avec l'autre, il faut maintenir et respecter l'aspect virginal de la déesse une.

Heureux l'homme qui suit la loi d'Aphrodite, car ainsi il se réalise de la façon la plus complète, puisque pour lui l'essentiel reste sauf, avant et au-delà de l'amour, dans les intérêts objectifs, dans les ouvres de l'esprit et de la science. Pour lui rencontrer l'amour est comme trouver la beauté et la joie de la vie, comme se meures après les charges et les devoirs les plus graves, comme jouir l'un printemps de l'esprit qui fleurit et se renouvelle ; mais au-delà de l'amour la vie continue et le sens de la vie n'est pas perdu. Pour la femme en revanche, à l'origine l'amour est tout, il est la vie, le sens, le destin. P.104 ...

Nous avons vu qu'Aphrodite tolère la résistance des  femmes à l'Éros : cette résistance existe dans l'archétype féminin comme mécanisme instinctif de défense. Mais il est nécessaire que la femme en soit consciente et sache, P.107 comme Aphrodite, tolérer et respecter cet aspect de sa nature. Sinon elle risque de s'évaluer elle-même avec l'étalon de l'Animus collectif patriarcal  qui condamne son « immaturité émotive », ou son « inhibition sexuell » ou ses « peurs infantiles », et d'affaiblir ainsi sans le savoir ses propres défenses naturelles et elle peut aller, ignorante et impréparée, à la rencontre de l'Eros comme d'une expérience totale et fatale.

Récemment, en parlant avec quelques femmes qui avaient participé à des groupes féministes, j'ai entendu une remarque très amère : « En regardant les couples qui ont traversé une crise dans leur relation, je me suis aperçue que les hommes sortaient de ces crises plus forts, mais pas les femmes : les hommes ont tiré beaucoup plus de leur désespoir que les femmes, parce qu'ils savent construire aussi quelque chose avec leur souffrance et réussissent à l'élaborer, à la transformer. C'est là une réaction très positive que je n'ai pas et que je ne vois pas chez d'autres femmes. » Il est évident que ces femmes, quoique féministes, n'étaient pas parvenues à sauvegarder en elles la résistance à l'Éros et à mettre entre elles et l'autre la distance qui leur permet de ne pas se sentir détruites et perdues après l'échec de leur relation. Ce qui ne peut évidemment qu'aiguiser les sentiments de frustration et d'infériorité des femmes qui doivent constater, une fois de plus, la traditionnelle supériorité masculine.

Mais si la femme s'accepte elle-même pour ce qu'elle est, sans feintes et sans rationalisations de l'Animus, elle peut reconnaître en elle la peur de l'Éros non comme un symptôme névrotique, mais comme un sain signal d'alarme face à une situation qui menace sa personnalité.

...

Une autre femme a dit : « Moi, cet engagement total me fait terriblement peur, car il signifie être totalement à la merci de [.] je ne sais pas très bien quoi. » Sur ce point, les femmes étaient toutes d'accord et étaient même disposées à reconnaître qu'il y a là au moins une différence entre l'homme et la femme : dans le cas de la femme l'abandon total à l'Éros représente un grave danger pour son équilibre. L'équilibre de la femme consiste aussi dans sa capacité de se défendre, de mettre une distance dans sa relation amoureuse. Ce qui ne signifie pas sacrifier son sentiment, mais devenir plus consciente d'elle-même et de sa propre valeur. Sans distinction entre soi et l'autre il ne peut y avoir ni conscience de soi, ni développement de la personnalité, ni véritable relation.

Mais les femmes qui ont atteint ce degré de conscience sont encore trop rares. Beaucoup d'entre elles vivent malheureusement leur couple dans le traditionnel état de participation mystique ou bien veulent s'émanciper d'une façon radicale et purement rationnelle de leur rôle biologique, sans se rendre compte que l'inconscient peut réagir à cette attitude par une vengeance de l'instinct et du corps féminin nié. ... P.109 ... Alors justement que la femme tente désespérément de se réaffirmer en tant que personne, elle se définit et s'affirme encore et uniquement en tant que corps.

Comme l'observe Ida Magli, de la sorte la femme reste  « un être naturel qui  n'a pas droit à devenir un être culturel et elle est liée à sa physiologie comme à un destin. » La menstruation, la grossesse, l'accouchement sont toujours et encore les fondations sur lesquelles on construit l'image et le rôle de la femme. C'est justement  lorsque les féministes arrivent à réagir contre tout ce qu'elles ne veulent pas être en tant que femmes qu'elles semblent le moins réussir à être quelque de plus et d'autre : toute leur libido se concentre régressivement sur les fonctions physiologiques et sur la vieille image et le vieux rôle de mère - mère de mort et non mère de vie - mais toujours et uniquement de mère. Parallèlement l'Animus à l'ouvre fonctionne de façon plus réactive qu'active, davantage sous forme de protestation et d'agressivité contre que d'initiative vers, et de devoirs à accomplir : il subsiste encore dans la femme trop peu de confiance en elle et dans ses capacités spirituelles.