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Libido

-(Métamorphoses de l'âme)
concept:
Freud définit celle-ci comme sexuelle.
Il reconnaît l'existance de forces instinctives (dont on ne connaît pas trop la nature) et qui ont la capacité de recevoir des « apports de libido ». En effet, il voit la libido comme un "faisceau de tendance " (où la tendance sexuelle figure comme tendance partielle. ) capable de se scinder et de se communiquer à d' autres fonctions et domaines sous forme " d'apports de libido ", bien que ces domaines n'aient en eux-mêmes aucun contact avec la sexualité. (Toutes les relations avec le monde extérieur ne sont pas que sexuelle)
Peu après Freud s'est demandé si finalement la libido ne concordait pas avec l'intérêt en général.

Jung se tire d'affaire en employant l' expression " énergie psychique" ...

Le terme "Iibido" exprime un désir, ou une impulsion que n'entrave aucune instance morale ou autre.
La libido est un " appetitus " dans son état naturel. (Ce qu'il y a au fond de lui, nous ne le savons pas plus que nous ne savons ce qu'est en elle-même la psyché.)
...A l'intérieur de nous-mêmes elle est perçue comme vouloir, désir, ou envie et à l'extérieur nous voyons son mouvement.

Ce sont les besoins corporels, comme la faim, la soif, le sommeil, la sexualité, ou les états émotionnels, les affects, qui constituent l'essence de la libido. (Tous ces facteurs ont leurs différenciations et ramifications dans la psyché humaine ..)

La distinction entre les instincts ( cô l'instinct de reproduction, l'instinct de conservation de l' espèce, celui de conservation de l'individu ) n' existe pas dans la nature. Là, nous ne voyons qu' un instinct continu de vie, une volonté d' être qui par la conservation de l'individu cherche à réaliser la propagation de toute l'espèce. p.243
Cela nous conduit à un concept de libido qui s' élargit d'une façon générale jusqu' à la notion de "tendre vers".

La libido est une valeur énergétique qui peut se communiquer à un domaine quelconque (puissance, haine, faim, sexualité, religion, etc. sans être une tendance spécifique ..)
L' expérience montre que des processus instinctifs d'un genre quelconque peuvent être souvent démesurément grandis par un afflux d' énergie venu de n'importe où.
Cela est vrai non seulemenl de la sexualité, mais encore de la faim et de la soif.
ll peut arriver qu'une sphère instinctuelle perde temporairement son potentiel énergétique au bénéfice d'une autre. p.246

Nombreuses sont les tentatives, tant mythologiques que philosophiques, pour formuler et rendre sensible cette force créatrice que l'homme connaît parce qu'il la vit subjectivement. (Eros,Phanès,Priape,Dyonysos...)


&&La tendance est une manifestation vitaIe mystérieuse de caractère en partie psychique en partie physiologique, appartenant aux fonctions les plus conservatrices de la psyché,et il est difficile, voire impossible, de la modifler.

Les troubles pathologiques d' adaptation comme les névroses, s'expliquent plus par l'attitude prise vis à vis de Ia tendance que par une modification de cette dernière.

L' attitude est un problème compliqué, éminemment psychologique : ce n' en serait pas un si l' attitude dépendait de l'instinct.&&


La libido, en tant que force de désir et d' aspiration - en tant qu'énergie psychique, est en partie à la disposition du moi, mais en partie aussi elle se comporte vis-à-vis de lui avec une certaine autonomie.
cf.rêves
Le cas échéant, elle détermine le moi soit en le plongeant dans une situation pénible qu'il n' a pas voulue, soit en lui ouvrant une nouvelle source de force à laquelle il ne s' attendait pas.
La libido n'est pas seulement celle qui crée, forme et engendre ; c'est une poussée vers un but, comme la sexualité ...
Cette libido est une force de la nature, bonne et mauvaise à la fois, autrement dit moralement indifférente.
cf. FAUST...uni à cette force il réussit à accomplir le vrai devoir de sa vie.. L'instrument insignifiant dans sa main représente l'obscure puissance créatrice de l'inconscient qui se révèle quand on lui obéit et qui est à même d'accomplir des miracles..p.228

Métamorphose de la libido:
Chez le jeune individu, la libido exerce son activitÚ d'abord uniquement dans la zone de la fonction nutritive, puisque dans l'acte de tÛter, des mouvements rythmiques permettent de prendre la nourriture.
En mÛme temps aussi dans le domaine de la motricitÚ apparait dÚjÓ un mouvement rythmique agrÚables des bras et des jambes (trÚpigner ...).
A mesure que l'individu grandit et que ses organes se forme, la libido se fraie de nouvelles voies d'action.
Alors le modÞle premier de l'activitÚ rythmique crÚatrice de satisfaction et de plaisir est transfÚrÚ dans la zone d'autres fonctions avec but final provisoire et partiel dans la sexualitÚ ; ce qui ne veut pas dire que l'activitÚ rythmique est issue de l'acte nutritif.
Une part considÚrable de l'Únergie de nutrition et de croissance doit se transposer en libido sexuelle et autres formes.
Ce passage ne se fait pas brusquement Ó l'Úpoque de la pubertÚ, il se fait trÞs progressivement au cours de la plus grande partie de l'enfance.
Dans cette pÚriode de transition il faut distinguer deux phases: la phase de sucement et celle de l'activitÚ rythmique en elle-mÛme.
Le sucement appartient encore totalement au domaine de la fonction de nutrition; mais il la dÚpasse pourtant en ce sens qu'il n'est plus fonction de nutrition, mais activitÚ rythmique sans prise de nourriture.
Comme organe auxiliaire, c'est la main qui apparait. Dans la phase d'activitÚ rythmique en elle-mÛme, le role auxiliaire de la main appara¯t avec plus de nettetÚ encore; l'activitÚ rythmique quitte la zone buccale et se tourne vers d'autres domaines.
Les possibilitÚs sont alors multiples. Le plus souvent, se sont d'autres ouvertures corporelles qui accaparent l'intÚret ; puis la peau et certaines de ses zones et finalement des mouvements rythmiques de n'importe qu'elle sorte.
L'activitÚ, qui peut prendre la forme de frotter, creuser, tirer, ... s'exerce en un certain rythme. Il est clair que quant elle atteint la zone sexuelle, cette activitÚ peut provoquer les premiers essais masturbatoires.
Au cours de sa mutation, la libido entraine avec elle des ÚlÚments de la phase nutritive dans ses nouveaux domaines d'application, ce qui permet d'expliquer les nombreuse et profondes liaisons entre la fonction de nutrition et la fonction sexuelle.
Qu'une rÚsistance s'ÚlÞve contre l'activitÚ adulte, contraignant celle-ci Ó reculer, la rÚgression se fait vers le degrÚ antÚrieur d'Úvolution.
En gÚnÚral la phase d'activitÚ rythmique en elle-mÛme co´ncide avec les phases du dÚveloppement de l'esprit et du langage.
Je propose de dÚsigner la pÚriode allant de la naissance jusqu'Ó celle des premiÞres manifestations Úvidentes de la sexualitÚ -pÚriode de la premiÞre Ó la quatriÞme annÚe environ- pÚriode prÚsexuelle.
Certaines rÚgressions peuvent remonter jusqu'Ó cette phase prÚsexuelle .p.255

Les phases anciennes peuvent Ûtre rÚanimÚes par rÚgression.

La sexualitÚ se range parmi les contenus psychiques le plus fortement teintÚs d'affect. Il serait facile de considÚrer que tout ce qui prÚsente avec elle quelque analogie, doit en dÚcouler et d'utiliser pour cela l'hypothÞse que, se heurtant quelque part Ó une barriÞre, la libido sexuelle a ÚtÚ contrainte ainsi de chercher une activitÚ de remplacement sous la forme d'une analogie rituelle.
Pour expliquer le renversement partiel et la mÚtamorphose de la libido,Freud, a supposÚ que la barriÞre fut l' interdiction de l'inceste.
Plus exactement, il s'agit, dans l'interdiction de l'inceste,d' une restriction de la tendance endogamique.
p.267

La peur des ennemis et de la faim l'emporte sur la sexualitÚ, qui n'est pas un problÞme pour le primitif.
La peur des conséquences de l'inadaptation donne le motif convaincant de la restriction de la tendance. Quand on est mis en présence des périls, il faut s'occuper de savoir comment on pourra les surmonter.
La libido, que les obstacles rencontrés contraigne à régresser en revient toujours aux possibilités existantes dans l'individu. Un chien qui trouve la porte fermée gratte jusqu'à ce qu'on lui ouvre et un homme qui ne trouve pas la réponse se frotte le nez, pince la lèvre inférieure, se gratte derrière l'oreille... Si l'impatience le prend, toutes sortes d'autres rythmes apparaissent : il tambourine avec les doigts, agite les pieds.
La libido refoulée par un obstacle ne régresse pas nécessairement vers des utilisations sexuelles antérieures, mais bien plutôt vers des activités rythmiques infantiles qui sont les modèles primitifs tant de l'acte nutritif que de l'acte sexuel.
En présence de ces activités rythmiques, on éprouve l'impression qu'il s'agit d'un jeu ; cependant on ne peut qu'être frappé par la puissance énergique de ce prétendu jeu.
De tels rites s'accomplissent avec une dépense peu commune d'énergie; ce qui contraste avec la paresse notoire des primitifs.
Ainsi le prétendu jeu acquiert un caractère de contention voulue. C'est un exercice intentionnel.
Le rythme est le mode classique de l'imprégnation de certaines représentations ou d'autres activités, et ce qui doit être imprégné, c'est-à-dire fortement organisé, c'est le passage la libido vers une nouvelle forme d'activité.
Après la phase nutritive de développement, l'activité rythmique ne trouve plus à s'employer dans l'acte de nutrition ; alors elle pénètre non seulement dans le domaine de la sexualité mais aussi dans celui des "mécanismes de séduction", musique, danse et finalement dans celui du travail au sens propre.
Il est très impressionnant de voir combien chez les primitifs le rendement est étroitement lié, voir dépendant de la musique, du chant, de la danse, du tambour et du rythme.p.269
Le penchant au rythme ne provient pas du tout de la phrase nutritive d'où il passait ensuite dans la phase sexuelle, mais au contraire il représente un caractère particulier de tous les processus émotifs en général.
Toute excitation, peu importe dans quelle phase de la vie, a tendance aux manifestations rythmiques, c'est-à-dire à des persévérations répétitives; ce qui apparaît même dans les expériences associatives, quand les indicateurs sont complexuels, sous la forme de répétitions, d'assonances et d'allitérations.
Par conséquent, la forme rythmique n'est pas une raison d'admettre que la fonction qui en est influencée provient de la sexualité.
L'importance psychique de la sexualité rend aiser le retour vers elle en cas de régression ... Il arrive fréquemment, que le détour dans la sexualité serve à dissimuler le vrai problème. Page 271

La réalité extérieure n'est pas l'unique source de l'angoisse restrictive des tendances, car bien souvent le primitif craint encore davantage une réalité intérieure, le monde des rêves, les esprits des morts, les démons, les dieux et les magiciens et les sorcières. notre rationalisme s'imagine tarir cette source d'angoisse en attirant l'attention sur l'irréalité de tout cela. Or il s'agit toujours de réalités psychiques intérieures dont le caractère irrationnel n'est pas accessible à des motifs raisonnables.
Il y a une réalité psychique aussi impitoyable, aussi insurmontable que le monde extérieur, et aussi utile et secourable que lui, quand on connaît les voies et moyens d' éviter les dangers et de découvrir les trésors.
Nos religions et nos idéologies socio-politiques peuvent être considérées comme des mesures sanitaires et propitiatoires et comparées aux représentations magiques des primitifs. Là où manque ces "représentations collectives" apparaissent, comme correspondant, des idiosyncrasies confuses, individualistes, des obsessions, des phobies et autre état de possession ...
Malgré toutes les tentatives de la raison pour en modifier l'interprétation la réalité psychique est et reste une source originale d'angoisse dont le danger augmente au fur et à mesure qu'on la nie.
Les pulsions biologiques se heurtent donc non seulement à une barrière externe, mais aussi à une barrière interne.
Le même système psychique qui repose d'une part sur la concupiscence des tendances, repose d'autre part, sur une contre-volonté au moins aussi puissante que l'instinct biologique.
La volonté de refoulements ou de répression des tendances naturelles, c'est-à-dire, de leur prédominance (la superbia) et leur incoordination (la concupiscenntia) provient -pour autant que le motif ne soit pas issu de la misère extérieure- de la source spirituelle, c'est-à-dire d'images psychiques puissantes.
Ces images, convictions, conceptions ou idéaux agissent par le moyen de l'énergie propre à l'individu qui n'en dispose pas toujours volontairement dans cette intention, mais que ces images lui arrachent.
La suggestion du milieu est en soit une conséquence du caractère sacré de l'image, qu'à son tour elle accroît. Sans suggestion du milieu l'effet collectif de l'image est faible, voire nul, malgré la grande intensité qu'elle peut avoir en tant qu'événement individuel. Page 273

Dès qu'un instinct se trouve limité ou entravé, il se produit une accumulation et une régression de cet instinct; par exemple si la sexualité se trouve inhibée, la régression qui pourrait se produire consiste en ce que l'énergie de la sexualité abandonne le domaine de son utilisation pour animer la fonction d'un autre domaine, ou se communiquer à elle. Elle change donc de forme.
La régression a quelques difficultés à s'effectuer parce que l'énergie, force spécifique, est fixée à son sujet ; c'est pourquoi lorsqu'elle se transforme, elle transfère à sa nouvelle forme quelques traits de son caractère antérieur.
La conséquence en est que les phénomènes qui en surgissent portent, dans notre exemple, le caractère de l'acte sexuel, bien qu'ils n'en soient pas de fait.
Le stade présexuel de la première enfance, où mène la régression, est caractérisé par ses nombreuses possibilités d'application parce que la libido retrouve là sa polyvalence primitive indifférenciée.
Il est donc facile de comprendre qu'une masse de libido qui, par régression, "s'empare" à nouveaux de ce stade, se trouve en présence de multiples possibilités d'emploi. Page 275
La conséquence en est qu'un objet analogue estt "occupé" et prend la place du refoulé.

La psychologie du stade présexuel porte le caractère qu'il convient de nutrition, tandis que la sexualité trouve sa forme caractéristique dans l'hiérosgamos.
Dans l'acte de cultiver le champ se mêle la faim et l'inceste. Les cultes de la terre maternelle voyaient dans le labourage de la terre la fécondation de la mère. Mais le but de l'acte était la production de la moisson et son caractère était magique, nullement sexuel. Dans ce cas, la régression mène à la réanimation de la mère en tant que but du désir, mais cette fois sous la forme symbolique de la nourrice.
C'est sans doute à une régression tout à fait analogue vers le stade présexuel, vers l'activité rythmique, que nous devons la découverte du feu.
La libido, qu'une restriction de l'instinct fait régresser, une fois parvenue au stade présexuel, réanime le creusage infantile auquel cette fois, elle donne une matière extérieure. Elle porte le nom de materia, puisqu'à ce stade l'objet était la mère.page 277

La bouche à ce stade a encore un sens exclusivement nutritif. La prise de nourriture est une activité originale qui trouve en elle-même satisfaction, et, comme elle est une nécessité vitale, la nature y a joint la récompense du plaisir.
La bouche est aussi l'organe de la parole.
Ainsi l'activité rythmique accomplie par la bouche traduit une concentration à cet endroit des formes émotionnelles c'est-à-dire de la libido. page 278

L'association, étrange au premier abord, de bouche, feu et parole se retrouve dans notre langage : les paroles sont "enflammantes" et "ardentes". Page 279

Le langage et l'utilisation du feu, découvertes les plus importantes distinguant les hommes de tous les autres vivants, sont des produits de l'énergie psychique, de la libido ... Page 283
La libido, c'est l'intensité subjectivement perçue des faits les plus diverses. Tout ce qui est fortement accentué, donc tous les contenus chargés d'énergie ont une signification symbolique étendue. Page 284
Langage et production du feu signifièrent un jour triomphe sur l'inconscience animale et furent les plus puissants procédés magiques pour dominer les puissances "démoniaques" toujours menaçantes de l'inconscient.
Ces deux activités de la libido exigeaient de l'attention, c'est-à-dire concentration et discipline de la libido et rendaient possible un développement ultérieur de la conscience.
L'exécution et l'utilisation incorrectes du rite, au contraire, provoquaient un mouvement rétrograde de la libido, une régression, par laquelle l'état ancien, instinct et inconscient, menaçait de se produire.
Le danger consistait en la "scission de la personnalité", perte d'un âme et abaissement de la conscience, qui ont l'un et l'autre pour conséquence un renforcement automatique de l'inconscient.
Le reflux de la libido augmente l'instinctivité, animant aussi toutes les possibilités et tendances qui conduisent aux excès et aux aberrations des genres les plus divers. Page 292

La cérémonie (cérémonial du feu, repas rituels), a , du point de vue psychologique, la valeur d'une institution significative puisqu'elle représente la procédure exactement circonscrite d'un transfert de libido.
Cette représentation a la valeur fonctionnelle d'un paradigme : il s'agit de montrer comment il faudrait procéder en cas de reflux de la libido.
Ce que nous désignons ainsi est pour le primitif un fait immédiatement saisi : la vie ne se déroule plus, les choses ont perdu leur éclat ; plantes, animaux et humains ne prospèrent plus.
L'homme moderne éprouve dans ce cas un arrêt, une diminution de sa joie de vivre et de son énergie ou une dépression.
Il n'est pas rare que l'on doive attirer sur ce fait l'attention; parce que l'introspection de l'homme civilisé d' aujourd'hui laisse souvent à désirer. Page 293

Ainsi, l'homme a arraché ou ravi à la nature un secret (rapt du feu par Prométhée). Il s'est permis, une atteinte illégale à la nature et à incorporé à sa conscience une partie de l'inconscience primitive. Il s'est approprié, par une sorte de vol, quelque chose de précieux, portant ainsi atteinte au domaine des dieux.
Quand on connaît la peur qu'éprouve le primitif en présence d'innovations imprévisibles, on peut aisément se représenter quelles est son incertitude et qu'elle est sa mauvaise conscience en presence de cettedécouverte.
Le résidu de cette lointaine expérience est sans doute conservé dans le motif du rapt. (rapt des boeufs d'Appolon, des pommes du jardin des Hespérides, de l'herbe de vie).Page 294

cf.manthâni= frotter, arracher, attirer à soi, ravir.Page291
 

Le ver vénimeux est une forme de libido qui tue au lieu de faire vivre.
La libido qui tend vers l'avant exige la séparation d'avec la mère; mais l'aspiration de l'enfant à la mère dresse sur sa route un obstacle sous la forme d'une résistance psychique qui s'exprime par toutes sortes d'appréhensions, autrement dit la peur de vivre.

La libido enlevée à la mère et qui ne suit qu'à contre coeur devient menaçante comme un serpent, symbôle de l'angoisse de mort, car il faut que meure la relation avec la mère et de celà on meurt presque soi-même.
La violence de la séparation est fonction de la puissance qui attache à la mère et plus est fort le lien à briser plus la mère apparaît dangereuse , menacant dévorer, sous une autre forme celui qui vient de s'échapper.

Le serpent est le glaive qui tue, mais aussi le phallus, symbôle de la force régénératrice...Il symbolise la métamorphose en même temps que la substance métamorphosée..
(Habitant chtonien des grottes, il vit dans le sein de la terre maternelle, comme Kundalini tantrique habite le creux du ventre.)
Le serpent est l'ami des enfants.

Le rôle que joue le serpent, symbôle d'angoisse dans les rêves, est loin d'être insignifiant. A cause de son venin, son image apparaît assez souvent dans les rêves comme premier symptômes de maladies corporelles. En général il traduit une anormale animation de l'inconscient (appelée "un incoscient constellé") ainsi que les symptômes physiologiques (abdominaux) qui y sont joints.
Pour la jeunesse, elle signifie peur de la vie;pour la vieillesse, peur de la mort. page 714


L'image de la mère est un symbole de libido comme le cheval,... p.456
Le vent ..p.463
Le concept de temps, si étroitement apparenté à celui de destin. un autre symbole de libido. p.465 Le temps est aussi défini par le lever et le coucher du soleil, c'est-à-dire par lla mort et le renpuvellement de la libido, l'éveil et la disparition de la conscience.p. 466

Le lion est le symbole de la " concupiscentia effrenata ", du désir le plus effréné.p.466

Tous les lions, taureaux, et serpents qui animent nos rêves représentent une libido indifférenciée,
pas encore domestiquée, formant en même temps une part de la personnalité humaine que l'on peut appeler,
à juste raison, âme anthropoïde.


Cf. Rêve de B. S.: je suis dans une maison en pierres brutes. Un énorme lézard fonce droit sur moi, il devient un crocodile puis un Jaguard, enfin un chien affectueux qui me lêche de façon débordante.
-Ainsi le menacant se révèle familier; la libido peut se domestiquer-
 

-(Types psychologiques)
Définition: C'est l' intensité du processus psychique, sa valeur psychologique.
Toutefois il ne s'agit pas d'une valeur attribuée d'ordre moral, esthétique ou intellectuel; la valeur psychique correspond à la force déterminante du dit processus, qui se manifeste par des états définis ou "rendements psychiques".
Jung ne conçoit pourtant pas la libido comme une force psychique.. Il l' utilise pour désigner des intensités ou des valeurs. Dans ses travaux ,le terme est souvent employé indifféremment pour celui d'énergie. p.456

L'inconscient de l'individu au moyen de la croyance générale, bien qu'il dise clairement la vérité, fût repoussé. Cet étouffement consiste, psychologiquement parlant, en un retrait de la libido, ou énergie psychique.
La libido ainsi récupérée servait à l'élaboration et au développement de l'attitude consciente d'où sortit peu à peu une nouvelle conception du monde.
Les indéniables avantages ainsi obtenus consolident naturellement cette attitude.
Rien d'étonnant donc que notre psychologie se caractérise par une attitude de refus vis-à-vis de l'inconscient. p.58

L'obstacle refoule le courant de la vie. Chaque fois que se produit une accumulation de libido, disparaissent aussi les contrastes unis auparavant dans le flux continuel de la vie, pour apparaître désormais comme des adversaires prêts aux combats. Il s'est pris ensuite dans une lutte dont la durée et l' issue sont imprévisibles et, de l'énergie qu'ils perdent, se forment le tiers qui inaugure précisément la voie nouvelle. p.89

Conformément à la loi, quand l'homme est aux prises avec une tâche difficile qu'il ne peut remplir avec les moyens dont il dispose , la libido reflue automatiquement, il y a régression. La libido se retire du problème actuel, s'introvertit et anime dans l'inconscient une situation plus ou moins primitive analogue à la situation consciente, en même temps qu'une voie primitive d'adaptation.. p.181

L' état psychologique d'une concentration spécifique de la libido qui, par ses innervations débordantes provoquent un état général de tension donne un sentiment de gonflement. C'est pourquoi, dans le langage courant, on emploie volontiers pour désigner un tel état des images de débordement, de ne-plus-pouvoir -tenir, d'éclater ... "Celui dont le coeur est plein se répand en paroles" p.196

Tout phénomène énergétique comporte commencement et fin, haut et bas, chaud et froid, avant et après, origine et but ... il se déroule entre deux opposés. Le concept d' énergie est inséparable de l'idée d'opposition; il en est de même pour le concept de libido . Ses symptômes sont représentés directement par les opposés, ou se résolvent immédiatement en eux.p.197

La libido investie dans les instincts n'est disponible que partiellement, selon la mesure exacte de la force volontaire que représente la masse des énergies dont le moi dispose " librement".

La parole est considérée comme un mouvement créateur et extravertissant de libido ...p.199

L'identification à une fonction déterminée provoque aussitôt une tension contraire. Plus est violente la poussée unilatérale, c'est-à-dire plus est déchainé la libido qui la provoque, plus unilatéralité est démoniaque . L'homme parle alors de possession démoniaque ou d'action magique, alors qu'il est entraîné par sa propre libido déchaînée et non domestiquée. p.201

Nous observons et éprouvons sur nous-mêmes la force irrésistible avec laquelle la libido s'écoule vers l'intérieur ou vers l'extérieur et la force avec laquelle s'établit une attitude extra- ou introvetie .
La scission de la Libido, dès son apparition se fait entre deux courants qui altèrnent d'ordinaire, mais peuvent parfois aussi apparaître simultanément sous forme de conflits, l'un allant vers l'extérieur, l'autre vers l' intérieur. Ce que ces courants ont de démoniaque gît dans leur caractère indomptable et tout puissant ; on ne le remarque, il est vrai, que lorsque l'instinct du primitif a subi déjà une importante limitation qui gênent le mouvement contraire naturel et adapté contre l'unilatéralité, et que sa culture n'est pas assez avancée pour que la libido soit bridée au point de pouvoir participer librement et intentionnellement aux mouvements intro- et extravertissants. p.202

Ranimer des courants de vie, libérer la libido de ses entraves se produit par un acte rituel. Cette libération met la libido à la disposition de la conscience. Elle est domestiquée; on la fait passer d'un état instinct non domestiqué à un état de disponibilité. (Les images de la pluie peut indiquer une libération de libido) p.204

La libido, concept psychologique d'énergie, doit tout naturellement posséder ces attributs : l'idée d'énergie englobe eo ipso celle d'un cours dans une certaine direction, car le courant s'établit toujours de la plus haute vers la plus basse tension. Il en est de même du concept de libido qui ne prétend désigner que l'énergie du cours de la vie. Ses lois sont celles de l'énergie vitale. Concept énergétique, la libido est une formule quantitative des phénomènes vitaux qui présentent des différences d'intensité.
La libido, comme l'énergie physique, passe par toutes sortes de métamorphoses que nous font connaître les fantaisies de l'inconscient et les mythes. Ce sont en premier lieu des images des processus énergétiques de transformation qui obéissent naturellement à des lois, suivent une certaine voie de déroulement.
Cette voie indique la ligne ou courbe de l'optimum de dégagement énergétique et de productivité correspondante. Elle exprime donc l'énergie qui s'écoule et se manifeste. Elle est aussi le destin, dans la mesure où celui-ci dépend de notre psychologie; c'est la voie de notre destinée, de notre loi.
Le cours naturel de la libido c'est une obéissance totale aux lois fondamentales de la nature humaine et l'on ne saurait poser nul principe moral plus élevé que celui de l'accord avec les lois naturelles, dont l'harmonie oriente la libido vers l'optimum vital. Celui-ci n'est pas du coté de l'égoïsme brutal ; pas davantage dans une recherche effrénée de supériorité individuelle ..
L'optimum vital ne peut-être atteint que par l'obéissance au lois qui règlent le cours de la libido, qui font alterner systole et diastole, qui donnent la joie et fixent aussi la limite indispensable des devoirs individuels de la vie sans l'accomplissement desquelles on ne l'atteindra jamais. p.207

Lorsque la libido-Dieu, c'est-à-dire la projection de la survaleur, est reconnue les objets perdent de leur importance, et Dieu est considéré comme appartenant à l'individu: d'où une élévation du sentiment vital, une nouvelle possibilité de chute. p.240

Etre semblable à un enfant, c'est possédé une réserve de libido accumulée qui peut encore s'écouler.
La libido de l'enfant s'écoule dans les chôses; ils conquièrent ainsi le monde et peu à peu s'y perd lui-même parce que peu à peu les choses gagnent en valeur.
Puis apparaît la dépendance des choses. D'où la nécessité du sacrifice, du retrait de la libido, de la rupture des attaches.
C'est de cette façon que la doctrine intuitive du système religieux tente de rassembler l'energie: elle représente ce processus de rassemblement dans ses syndromes.
La plus value de l'objet en présence de la moins-value du sujet inverse la déclivité; le reflux de la libido vers le sujet aurait alors lieu si les forces conscientes ne s'y opposaient.
L'objectif des grandes religions "n'est pas de ce monde", ainsi est donné le mouvement de libido vers l'intérieur du sujet, donc vers son inconscient. Le retrait général et l'introversion de la libido y produisent une concentration que symbbolise "l'objet précieux", "la perle précieuse", "le trésor dans les champs". Ce champs est l'âme.
L'ame est la personnification de l'inconscient. En lui gît le trésor : la libido plongée ou engloutie par introversion.
Cette masse de libido est appelée " royaume de Dieu" union ou réunion constante à Dieu, vie dans son royaume, c'est-à-dire dans un état où une somme prépondérante de libido gît dans l'inconscient d'où elle détermine la vie consciente. La libido concentrée dans l'inconscient provient de l'objet, du monde dont elle déterminait autrefois la prépondérante.
Alors Dieu avait été "dehors", maintenant il agit du dedans...p.242

La naissance du symbole arrête la régression de la libido dans l'inconscient. La régression devient progression, le refoulement, flux. Ainsi est brisée la puissance attractive de la profondeur première.p.255

Il semblerait que la concentration de libido dans l'inconscient est un danger pour la vie consciente.
Plus la libido est investie dans l'inconscient, plus augmente l'influence, la possibilité d'action de l'inconscient : toutes les possibilités fonctionnelles réprouvées, usées, dépassées, pèrdues même totalement depuis des générations, s'animent pour exercer une influence grandissante sur la conscience en dépit de la résistance souvent désespérée de l'intelligence claire.
Le salut, c'est le symbole qui peut comprendre et unir en soi conscient et inconscient.
Alors que la libido dont dispose la conscience s'épuise peu à peu dans la fonction différenciée, qu'elle se reconstituent de plus en plus difficilement et de plus en plus lentement, les symptômes de désunion avec soi s'accumule, le danger grandit d'une inondation et d'une destruction par des contenus inconscients ...
Le danger vient de ce que la violence avec laquelle réapparaîssent tous les contenus psychiques (que leur incompatibilité avec les valeurs conscientes a fait refouler, le laid, l'immoral, le faux, l'inopportun, l'impropre..) emporte tellement l'homme dans l'eclat merveilleux de sa nouveauté qu'il rejette et oublie toutes les valeurs antérieures. p.257

La libido, après qu'elle a été délivrée de la forme personnelle et infantile du transfert suit sa pente et plonge au plus profond de l'inconscient où elle anime ce qui y dormait depuis les temps les plus anciens. Elle a ainsi découvert le trésor enfoui, dans lequel l'humanité a puisé depuis toujours, d'où elle a tiré ses dieux et ses démons et toutes ces pensées qui sont d'une force et d'une puissance supérieure, et sans lesquelles l'homme cesse d'être un homme. Page 124
La libido a trouvé son nouvel objet en des fantasmes en apparence extravagants et décousus qui sont le fait des contenus de l'inconscient collectif.
c'est un besoin de tendresse intense et exaltée, besoin si passionné qu'il la domine. Cette exigence affective porte l'empreinte de la convoitise infantile, débordante, aveugle ... Il s'agit donc d'une partie de la libido non éduquée, ou non différenciée et n'on humanisée, qui possède encore son caractère impulsif et contraignant, c'est-à-dire qui n'a pas encore été domptée par la domestication.
Toutes les fois qu'un être se trouve devant un obstacle psychologique, en apparence insurmontable, il recule (reculer pour mieux sauter) ; il fait que ce qu'on appelle une régression .
Ce terme exprime que le sujet se reporte aux époques antérieures où il se trouvait en situations analogues, et il est tenté d'employer à nouveau les moyens qui lui ont réussi. Mais ce qui dans la jeunesse a réussi n'est plus dans la vieillesse d'aucun secours. La régression continuant d'étape en étape remonte jusqu'à l'enfance (ce qui explique que tant de vieux névrosés prenne des allures puériles) et finalement jusqu'au temps qui précède l'enfance.
Nous savons que la couche personnelle de l'inconscient s'arrête aux réminiscences infantiles les plus précoces ; la couche collective englobe l'époque préinfantile, c'est-à-dire les restes de l'existence ancestrale. Les images-souvenirs contenus dans l'inconscient personnel sont pour ainsi dire pleines parce que vécues ; les archétype contenus dans l'inconscient collectif sont des simples silhouettes, car ce sont des vestiges qui n'ont pas encore été vécus individuellement par le sujet.
Lorsque la régression de l'énergie psychique dépasse les temps infantiles, elle fait irruption dans les vestiges de la vie ancestrale et éveille alors des images mythologiques, les archétypes. Page 142


Pour exprimé un tel élément, la bête est le symbole tout à fait adéquat et frappant. "l'élément bestial". Il s'agit toujours de la même convoitise indomptée, impulsive, qui, dans le cas d'espèce, s'adresse à l'homme. Ps. de l'I.